Baldam l’improbable

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Passé un peu inaperçu lors de sa parution, Baldam l’improbable, de Carle Coppens, au Quartanier, est une formidable satire de l’époque. L’auteur, poète célébré notamment par le prix Émile-Nelligan pour son recueil Poèmes contre la montre, et publicitaire à succès, présente une civilisation obsédée par la performance et par la mise en scène. Mas Baldam, sorte d’antihéros qui évolue dans un univers en forme de téléréalité à ciel ouvert, où tous doivent accumuler des points s’ils veulent grimper dans l’échelle sociale, a pour principale caractéristique d’être fidèle à lui-même, ce qui est plus ou moins gagnant dans le marché des apparences. Des capteurs sont installés partout dans la ville et c’est par le biais de ces caméras que les citoyens rivalisent d’ingéniosité pour se faire valoir et aspirer à atteindre le « Cercle 5000 », l’élite de ceux qui offrent une performance idoine avec les exigences prescrites par les différentes tables d’évaluation. Ce roman, à la fois complexe et étonnant, offre un regard amusant, teinté d’une mauvaise foi certaine, sur une époque qui se lit de plus en plus à travers les écrans.